Le rapport étroit entre l'Elysée et un institut de sondage
par Delphine Batho
Les Français doivent désormais savoir que lorsqu'ils entendent dans un médias qu'un sondage a été réalisé par Opinion Way, il a peut être été payé par Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas Ségolène Royal qui le dit, mais Philippe Seguin.
La note de la Cour des Comptes sur les dépenses de l'Elysée est en effet une invitation à relire les pages 189 et suivantes du livre de Ségolène Royal "Ma plus belle histoire c'est vous" (Grasset), que le chapitre de la note de la Cour intitulé "le cas particulier des études" confirme en tout point.
Ainsi, selon son bon vouloir, l'Elysée viole les règles du code des marchés publics quand il s'agit de choisir un cabinet d'études pour un budget de 1,5 millions d'euros sans aucune mise en concurrence.
Ainsi, selon son bon vouloir, l'Elysée ordonne la commande et paie directement des sondages par la suite publiés par certains médias, sans doute par générosité et soucis de la trésorerie des organes de presse !
Ainsi, selon son bon vouloir, l'Elysée a une relation sans doute privilégiée avec un institut qui - hasard qui ne doit strictement rien à l'Elysée - a été choisi par une grande chaine de télévision pour la soirée électorale des élections européennes, sans la moindre procédure concurrentielle...
Nous sommes ici au coeur d'un système d'instrumentalisation de l'opinion et de connivence entre le pouvoir, un institut de sondage et certains médias.
Arret sur images: L'Elysée payait les sondages OpinionWay / Figaro / LCI
Bien que la plupart des sondeurs travaillent de façon "confidentielle" pour la présidence, un seul est cité par la Cour, sans doute en raison de l'importance de ses relations avec l'Elysée : Opinion Way, qui a facturé en un an 392 228 euros à la présidence, pour son "politoscope" bimensuel. Or, cette enquête est régulièrement publiée par LCI et Le Figaro et il s'avère que "la comparaison des résultats publiés dans la presse et de ceux remis à la Présidence" ne fait "pas apparaître de différence"... Au moins quinze autres sondages parus dans la presse, réalisés par des instituts non précisés, ont également été facturés (en partie ?) à l'équipe présidentielle.
Note: On fabrique de l'opinion via des questions biaisées, et certains trouvent Ségolène pararno...